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Crash Test : la machine à coudre pour débutant Silvercrest de chez Lidl

Crash test machine à coudre Silvercrest Lidl

Crash test machine à coudre Silvercrest Lidl

Ahhhhhh, ohhhhhhh, ouiiiii ! Je vais enfin répondre à LA question la plus posée en commentaire, MP, mails, pigeon voyageur, télépathie : que vaut la machine à coudre de chez Lidl ? J’avais déjà eu l’occasion de voir passer la Silvercrest en atelier et mon avis était plutôt positif sauf que, pour vous écrire un article complet, il fallait que je teste la machine d’un bout à l’autre. Et c’est chose faite ! Prêt pour découvrir mon crash test de la Silvercrest ?

Prénom : Léonie
Tatouages (stickers) : à venir, thématique lamas et Panama
Espèce : Machine à coudre
Marque : Silvercrest (Lidl)
Année du modèle testé : 2018
Prix (environ) :  70 euros
Gamme : Entrée de gamme pour débutant

Crash test machine à coudre Silvercrest Lidl

Cette machine fait parler d’elle pour son prix. Je saiiiiis que ça vous parait déjà énorme 70 euros mais soyons clair dès maintenant : c’est un prix ridicule pour une machine à coudre. On considère une machine « entrée de gamme » jusque 300 euros. Oui, oui, oui. Entre 350 euros et 800 euros on passe en catégorie « moyen de gamme », puis au delà, on passe au « haut de gamme ». Et là, vous allez rire, il existe une machine à coudre à plus de 15 000 euros. Bon, là, même moi, ça me dépasse un peu, je dois bien l’avouer ! Petite, j’ai commencé sur une entrée de gamme Toyota à 90 euros dont je garde un souvenir cool mais qui m’a vite lassée car j’ai progressé. Ensuite, ma mère m’a offert, contre son gré (j’en avais besoin pour faire mon école de mode), sa machine à coudre, Mamie, qui est ma BFF depuis 20 ans maintenant (je t’aimeeeee Mamieeeee). C’est une moyen de gamme. Au bureau, j’ai aussi une Toyota Oekaki qui, elle aussi, est moyen de gamme et quand ma mère tourne le dos, je lui pique aussi sa Skyline S5 (Janome) qui elle, par contre, est une haut de gamme (pour les épaisseurs ou juste pour le plaisir de retrouver le coupe-fil automatique). Et du coup, je n’avais pas de machine dite entrée de gamme qui permet de tester les patrons et voir si cela passe avec une petite machine (je pense surtout aux sacs). Et puis…suite à une discussion avec Lidl, Léonie la Silvercrest est arrivée au bureau.

Depuis plusieurs mois, elle coud, elle coud et elle recoud avec moi, avec Jenny ma super Stagiaire, avec Noémie ma super bras droit. On l’a testée sur des sacs, sur de la lingerie, sur les prochains patrons Petit Patron qui arrivent bientôt, sur des DIY pour le blog. Elle n’a pas arrêté depuis des mois et maintenant, nous venons vous rendre notre verdict sur la bête.

Crash test machine à coudre Silvercrest Lidl

Description : La machine à coudre Silvercrest est une machine dite mécanique. Elle n’a donc pas d’électronique pour automatiser certaines actions. En toute franchise, beaucoup de débutants sont rassurés de commencer sur une mécanique. Du coup, il faudra régler la tension vous même (rien de compliqué ouf), faire vos boutonnières en 4 étapes (ahhhhh non en vrai c’est simple) et respirer vous même (ah ça, ça marche aussi avec l’électronique en fait).

Pour le reste, c’est une machine pour débuter, elle est simple, n’a pas 200 points décoratifs qui sont un super argument marketing mais dont quasiment personne ne se sert réellement en couture, elle avance droit comme une machine à coudre et surtout elle n’est pas chère. Vraiment, son prix est surprenant vu la bête.

Crash test machine à coudre Silvercrest Lidl

La machine est fournie avec : elle même (youhou c’est une bonne nouvelle), une pédale (au fil long youhou), un pied de biche classique, le pied fermeture invisible (top car rarement fourni avec) sans pied fermeture à glissière classique, mais vous pouvez utiliser le pied classique, c’est ce que je fais depuis 20 ans, le pied boutonnière, 4 cannettes, burette d’huile (pour l’entretien), quelques aiguilles machine à coudre (mais je vous conseille d’investir dans des Schmetz directement), le support pour coudre à deux bobines (double aiguille), un petit et grand arrêt pour la bobine, sa housse en intissé et tout un tas de choses dont je ne me suis jamais servie comme : aiguille à ourlet, coussin en feutre, conduite de bord…

Crash test machine à coudre Silvercrest Lidl

Ses points forts : Je viens juste de le dire, elle n’est pas chère. J’ai vu des machines aux capacités équivalentes chez d’autres marques à 300 euros. L’enfilage est classique, il y a le chemin sur la machine (comme souvent), elle n’a rien de compliqué. La préparation de la canette est, elle aussi, très simple à faire. Le réglage de point est simple car elle n’a pas 10 000 points.

Elle m’a agréablement surprise avec son point zigzag sur la maille. J’ai cousu une série de culottes (patron Paola de Petit Patron) au point zigzag, elle a littéralement assurée. La lingerie est vraiment délicate à coudre car la maille demande plus d’aisance qu’un tissu non extensible (chaîne & trame), mais aussi et surtout la couture d’élastique est un peu une bête noire pour une machine à coudre. Bien sûr, il faut utiliser les bonnes aiguilles, pour la lingerie, je vous conseille vivement des aiguilles Super Stretch qui évitent que le point ne saute. Pour Léonie, elle a assuré, pas un point qui saute, tension bonne et finition propre. La machine n’a pas de point jersey, il faut donc tout faire au zigzag mais, comme on peut régler manuellement la longueur et la largeur de son zigzag, ce n’est pas trop dérangeant.

Crash test machine à coudre Silvercrest Lidl

Pour moi, régler la largeur et longueur d’un zigzag est un point essentiel dans le choix d’une machine. D’une matière à l’autre, d’un fini voulu à l’autre, vous aurez besoin d’ajuster le point et j’ai en horreur les machines qui n’offrent pas ce réglage si basique et indispensable. Je ne m’attendais pas à l’avoir sur la Silvercrest et je crois que c’est à ce moment que Léonie a commencé à me séduire.

Autre point fort que j’apprécie grandement : décaler l’aiguille sur 5 positions. C’est à dire que l’on peut décaler de deux crans vers la droite et deux crans vers la gauche. C’est ultra pratique pour réussir ses surpiqûres mais aussi coudre à 1 cm sans se prendre la tête.

En résumé, ses points forts : le point zigzag réglable, l’aiguille qui se décale sur 5 positions, sa qualité zigzag sur du tissu maille, son point propre sur du coton, le pied fermeture invisible fourni avec.

Crash test machine à coudre Silvercrest Lidl

Ses points faibles : forcément une entrée de gamme n’est pas parfaite. Il faut toujours prendre en compte le rapport du prix dans son choix de machine. N’espérez pas faire une production intensive si vous vous lancez dans la confection professionnelle avec cette machine. Il faudra la changer régulièrement et surtout passer à une machine plus haut de gamme pour comprendre ce que veut dire le changement de qualité de points. Ici, elle fait des points plus que corrects pour son prix, mais vous gagnerez en confort avec une meilleure machine mais aussi en qualité et rapidité.

Son plus gros point faible, et ça sans surprise, est la gestion des épaisseurs. Forcément, une gamme telle que cette machine ne passe pas bien les épaisseurs. Alors, oui, vous y arriverez toujours, mais sachez qu’en forçant pour que ça passe, vous donnez des coups sérieux sur toute la partie de l’aiguille et vous la désaxez. Ce qui veut dire que le mécanisme s’abîme et se déforme à l’intérieur de la machine. En résumé, quand on fait plus que ce qu’une machine est censée faire, ça passe, mais ça casse sur la longueur. On ne s’en rend pas forcément compte tout de suite, mais on l’use anormalement et elle souffre en silence jusqu’à vous lâcher du jour au lendemain.

Crash test machine à coudre Silvercrest Lidl

Son deuxième gros point noir : elle n’est pas réparable. Une machine entrée de gamme est en plastique (pesez-là, vous comprendrez. Mamie pèse 12 kg pour vous donner une idée). Ce qui est en plastique ne se change pas car tout est « collé ». S’il y a un souci, on peut faire très peu de choses sur cette machine. Et surtout, c’est Lidl, donc le SAV n’est pas celui d’un vendeur de machines à coudre. Donc si vous en prenez soin, elle pourra vous faire quelques années mais si vous forcez, elle risque de vous lâcher en 1 année à peine. Rappelez-vous que c’est une machine entrée de gamme donc elle n’est pas faite pour tenir 45 ans.

Ces deux premiers points faibles n’ont rien d’anormal et vous les trouverez sur la majorité des machines à moins de 300 euros. Si vous êtes absolument sûr de faire beaucoup de coutures ou coudre des matières difficiles comme le cuir, le simili cuir, les tissus très épais, envisagez tout de suite de monter en gamme (au minimum au 8077 de chez Janome ou la Oekaki de Toyota mais, pour du cuir à répétition, ça reste faible, je vous conseille une Skyline S3 à S7 par exemple).

Son point boutonnière, mécanique, donc il faut le faire en 4 étapes (ça ce n’est pas compliqué) n’est vraiment pas dingue. On le trouve la qualité du point assez moyen au bureau. Mais là encore, rien de surprenant, c’est lié à la gamme de la machine plus qu’au modèle en particulier.

Crash test machine à coudre Silvercrest Lidl

Enfin, petite surprise, il n’y a pas de point jersey officiel pour coudre les mailles (indispensable si vous le faites au point droit, ça ne suivra pas l’élasticité du tissu et çà craquera au moindre mouvement). La parade, très logique, est de faire un poin zigzag long mais très peu large. Globalement, encore une fois, je rappelle qu’une machine à coudre n’est pas faite pour coudre la maille à la base. Les fabricants proposent un point jersey pour « dépanner », mais si vous faites énormément de maille, pensez à la surjeteuse.

La vitesse n’est pas réglable : c’est bien l’atout d’une machine électronique, vous pourrez ajuster la vitesse pour qu’elle ne démarre pas trop vite. Ici, il faudra s’entraîner à doser avec votre pied. Au début c’est perturbant et difficile, mais on prend vite le coup, je vous rassure.

Son poids, si vous avez déjà lu mon article sur « Choisir sa machine à coudre », je vous parle de cet argument dans le choix. Ici, vous avez une machine ultra légère qui certes est facile à transporter, mais qui n’est pas un atout en couture. Quand vous prenez en assurance et que vous avez 1m50 d’ourlet à faire, vous allez partir à pleine vitesse et là… la machine va bouger et se décaler. J’ai dû la remettre 5 fois en place durant ma couture d’ourlet. Ce n’est pas la fin du monde mais, encore une fois, pour un usage professionnel, ça n’est, pas du tout pratique et vous fera perdre du temps et en qualité puisqu’en bougeant, votre couture bouge aussi si vous n’êtes pas vigilant.

En résumé : machine non réparable, peu d’épaisseur possible, son point boutonnière qui n’est pas terrible, pas de point jersey et trop légère, pas de réglage de la vitesse.

Crash test machine à coudre Silvercrest Lidl

Verdict : malgré les points faibles cités juste au dessus, mon bilan est plus que positif pour la Silvercrest de chez Lidl. Clairement, pour son prix elle fait un sacré bon job. Au bureau nous avons cousu avec : de la lingerie( Paola de Petit Patron), une salopette en jean (dur, sur les épaisseurs de fin, on a changé de machine), un sac Emile (en toile fine), tout un tas d’accessoires, des vêtements fluides (viscose par exemple), un doudou Francois-Maurice… Bref on l’a testée en long et en large et on a souvent été agréablement surpris par sa gestion des matières. Pour la faire fonctionner au mieux, pensez toujours à utiliser du fil de qualité type Metler ou Gutermann et des aiguilles machine de qualité (je vous recommande les Schmetz qui ne m’ont jamais déçue) adaptés à chaque projet (stretch pour les mailles, Super Strectch pour la lingerie et maillot de bain, jeans pour les denim…). Enfin, pour compléter votre gamme de pieds de biche, (avec le téflon qui est indispensable pour coudre du cuir ou du simili par exemple) vous pouvez utiliser les pieds universels en 7 mm qui s’adapteront sans souci. Il existe même des kits avec 10 pieds différents (je ferai un crash test de kits à l’occasion). En résumé de résumé : pour son prix, c’est une très bonne machine pour débuter mais qui aura très vite ses limites quand vous progresserez avec des matières plus délicates ou épaisses.

Petite note de fin : pour celles et ceux qui se demandent, après avoir testé plusieurs fois, je ne recommande pas du tout la surjeteuse dite « Pfaff » de chez Lidl, qui, elle, ne fait vraiment pas un job correct même si elle n’est pas chère. Son enfilage est fastidieux, le réglage de tension terriblement long et le point n’est jamais propre. Ma mère l’a achetée et l’a revendue au bout de 3 mois, excédée par le temps de mise en place de la machine. Je vous conseille de tout de suite partir sur une machine d’une gamme supérieure comme la Elna 664 Pro qui vous accompagnera jusqu’à la fin sans souci et qui est bien plus agréable à mettre en place (enfilage et réglage tension).

Lire l’article : choisir une surjeteuse

Crash test machine à coudre Silvercrest Lidl

Enfin, la machine Silvercrest n’est disponible qu’en vente éphémère dans les magasins Lidl. Il faut être assez rapide, elle part souvent dès le premier jour de mise en vente. Je n’ai pas les dates, mais je constate qu’elle est mise en vente « régulièrement », je dirais tous les 3 à 4 mois environ. Soyez bien attentif et n’hésitez pas à regarder sur les sites d’occasion type Le Bon Coin, j’en ai trouvé une pour ma filleule un peu moins chère car la personne n’avait finalement pas le temps de coudre. Du coup, c’est une machine qui n’est pas jetée au bout d’1 an inutilement et qui fait une heureuse ici.

 

Retrouvez un tuto vidéo gratuit pour apprendre à enfiler sa machine à coudre Silvercrest (adapté à la nouvelle version de la machine) :

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Machine offerte par Lidl dans le cadre de ce crash test (merci !).

La Silvercrest vous tente ? Vous l’avez ? Qu’en pensez-vous ?