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Qu’est-ce qu’une recouvreuse ? Test de la Easycover Elna

test recouvreuse machine à coudre Elna easycover

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La quoi ?!? Oui, oui, oui, je n’ai pas mangé de champignon hallucinogène, on va bien parler d’une machine couture un peu moins connue : la recouvreuse. Je vous propose donc de voir d’abord à quoi sert cette machine, puis de parler de son public avant, enfin, de vous parler de la mienne et de tout ce que j’en pense. Vous êtes d’accord ?

Qu’est-ce qu’une recouvreuse ?

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C’est une machine qui vient compléter la surjeteuse. Déjà, si avec le terme surjeteuse vous êtes un peu dépassée, je vous invite à lire mon article qui explique en détails ce qu’est une surjeteuse. Ici, je vais me contenter d’un rapide résumé. En couture, la première machine que l’on va utiliser est la fameuse machine à coudre qui peut être mécanique ou électronique, familiale ou industrielle. Pour cette machine aussi, je vous ai fait un article détaillé afin de bien la choisir. La machine à coudre, en fonction de sa gamme, pourra coudre quasiment tous vos projets. Mais certains peuvent être bien plus agréables à coudre avec une surjeteuse et une recouvreuse. Je pense principalement à la maille. Car, à l’origine, une machine à coudre est faite pour ne coudre QUE du tissu chaine & trame (un tissu non extensible). Mais, pour répondre à la demande, les fabricants ont décidé de proposer un point spécial « jersey » ou « stretch » sur les machines à coudre familiales. Il est top mais il vaut mieux le savoir : c’est une solution de dépannage. Si vous avez envie de coudre beaucoup de mailles (t-shirt, robe, pyjama, lingerie et j’en passe), alors la surjeteuse sera une super amie de votre atelier couture. La surjeteuse propose un point à 3 ou 4 bobines en général qui ressemble à une chainette. Ce point est fait pour tenir l’élasticité de votre tissu (et donc suivre vos mouvements quand vous vous lancez dans un triple salto arrière en pleine milieu de la piste de danse à Palavas-Les-Flots en juillet). Elle va aussi permettre de faire un point de surjet qui rend vos couturages intérieurs ultra propres (avec une machine à coudre, on fera un zigzag qui est une solution, mais moins propre).

Et c’est vraiment génial SAUF que la surjeteuse, contrairement à la machine à coudre, elle, ne peut qu’assembler du tissu. Elle n’est pas capable de faire tout ce qu’on appelle les surpiqûres (ourlet, propreté d’encolure…). Et c’est ici que la recouvreuse intervient. Cette fois, la recouvreuse sera INCAPABLE d’assembler, mais elle fera de très jolis points de recouvrement (surpiqûre) doubles ou triples sur l’endroit avec une jolie chainette sur l’envers. Sur du chaine & trame, c’est hyper joli et sur la maille, c’est aussi joli mais surtout pratique car, là encore, ça suivra parfaitement l’élasticité du tissu. Avec une machine à coudre, vous pourrez faire un point double avec une aiguille double. Encore une fois, c’est une super solution, mais qui a vite ses limites (couture qui gondole, fil qui casse vite, élasticité assez peu maintenue…).

En résumé : une recouvreuse sert à faire un point de recouvrement qui est une surpiqûre double ou triple qui permet de finir vos projets couture très proprement et qui sera particulièrement adapté aux tissus de la famille des mailles qui ont besoin de maintenir leur élasticité.

Et c’est pour qui une recouvreuse ?

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Techniquement parlant, elle peut convenir à tout le monde ! Rien ne vous empêchera d’en avoir une chez vous. Ils font de très bonnes recouvreuses familiales comme celles dont je vais vous parler un peu plus bas. Elle se prend en main plus facilement qu’une surjeteuse. Alors si vous avez une machine à coudre et une surjeteuse, la recouvreuse peut être une super machine de complément surtout si vous faites beaucoup de mailles. De mon côté, je suis à la fois professionnelle, puisque je suis styliste-modéliste de formation, et je suis la créatrice de la marque de patrons Petit Patron. Mais je couds surtout avec plaisir pour moi et, comme je porte énormément de mailles ces derniers mois, j’ai ressenti l’envie/besoin d’avoir une recouvreuse. La solution de l’aiguille double est sympa, mais parfois la finition ne me suffit pas en terme de qualité et surtout, comme je couds 100% de mes vêtements, j’ai envie d’aller plus vite pour assurer et avoir de quoi couvrir mes fesses chaque jour sans devoir enfiler, puis désenfiler, puis ré-enfiler ma machine à coudre suivant l’étape de montage.

C’est donc parce que je couds beaucoup à titre personnel et que j’aime particulièrement coudre de la maille que j’ai eu envie d’une recouvreuse. Elle me permet de gagner du temps et surtout de gagner en qualité de finition. Au bureau, elle nous permet aussi de gagner du temps sur le montage des prototypes (les essais des futurs patrons Petit Patron). Comme nous cousons tous les jours, elle est hyper utile. La couture est une passion que chaque membre de l’équipe partage et c’est donc un vrai plaisir de pouvoir s’offrir de superbes finitions.

A noter tout de même : elle n’est pas indispensable surtout si vous débutez. Je vous invite d’abord à progresser en couture avant de vous lancer dans un double achat surjeteuse + recouvreuse. Cela a un coût. Pour une surjeteuse (qui est indispensable avant l’achat de la recouvreuse), il faut compter 600 euros pour un vrai bon modèle qui durera dans le temps, ne vous fera pas perdre du temps en réglage de tension et suivra vos évolutions de niveaux et au moins autant pour une recouvreuse. Alors si vous avez la place et l’envie, lâchez-vous, c’est un vrai plaisir mais, si vous n’avez ni l’un ni l’autre, inutile de vous mettre la pression, c’est un achat dit « secondaire » qui n’est pas indispensable pour se mettre à la couture.

Le test complet de la recouvreuse Easycover de chez Elna

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L’envie de la recouvreuse se faisait largement sentir au sein de l’équipe depuis bientôt presque un an. C’est en avançant sur un projet dont j’ai hâte de vous parler en septembre et qui se prépare depuis des mois avec Coudreetbroder.com que l’arrivée de la machine s’est concrétisée. Je voulais une recouvreuse et j’en ai discuté avec Coudreetbroder.com et nous avons commencé notre partenariat. Je leur avait déjà dit que j’étais hyper contente de ma surjeteuse Elna 664 Pro et que j’étais plutôt tentée par une recouvreuse de la même marque. Nous en avons discuté et c’est donc bien une recouvreuse Elna qui est arrivée au bureau. Cependant, je reste bien celle qui a totalement décidé du modèle avec mes propres besoins sans aucune influence par la marque. Je reste très attentive à ce détail à chaque fois que j’accepte un partenariat sur ce blog. J’ai donc pris le temps de tester en long et en large la machine avec l’équipe avant de venir vous en parler aujourd’hui. La seule influence réelle aura été d’être déjà très contente de ma surjeteuse et de mes tests machine à coudre Elna et donc d’avoir confiance en cette marque. Maintenant que nous avons cousu une partie des patrons Petit Patron ainsi que nos projets personnels avec, j’ai bien trop envie de vous donner mon avis sur Mauricette (elle vient juste d’être baptisée!).

Recouvreuse
Marque : Elna
Modèle : Easycover
Prix (indicatif cela dépendra du revendeur) : 659 euros
Retrouvez-la chez coudreetbroder.com

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La recouvreuse est livrée dans son carton d’origine et, avec Coudre & Broder, bénéficie d’une garantie de 5 ans, et les frais de renvoi de la machine sont à la charge de Coudre & Broder (argument qui a séduit Noémie, mon bras droit, quand elle a acheté sa machine à coudre Skyline S3 en début d’année). La machine est livrée prête à coudre (elle est déjà enfilée ce qui m’a fait sourire), elle contenait en plus sa notice (qui est claire), des aiguilles pour démarrer, les tournevis adaptés, une pince, les filets de bobine (je ne m’en sers jamais, je l’avoue), les capuchons de porte-bobine, une brosse à peluche, un enfile-aiguille et sa boite de rangement. Je n’ai pas eu besoin d’acheter d’autres accessoires à ce jour, elle avait déjà tout ce dont j’ai besoin pour l’utilisation que j’en fais.

Côté prise en main, j’ai été agréablement surprise car l’enfilage est plus simple et plus rapide que pour une surjeteuse. Cela fait des années que je suis à l’aise avec ma surjeteuse et j’ai donc apprécié de ne pas devoir m’adapter à nouveau à un enfilage. Il est bien expliqué dans la notice si vous avez besoin et je suis sûre qu’on trouve des tutos sur Youtube (si non, dites-le moi, j’en ferai un !). Le réglage de tension est lui aussi plutôt simple puisqu’elle n’a qu’un boucleur pour 2 ou 3 fils de couture ! Ce qui veut dire qu’elle est rapidement prête à coudre. Pour la tension, il y a une option « souple » ou « ferme » suivant le tissu et le besoin qui est expliqué en page 37 de la notice. Je l’ai donc testée moins de 8 minutes après l’avoir sortie de son carton (et je compte les 2 minutes à lui dire qu’elle est ma nouvelle chouchou, puis à gérer la jalousie de Mamie la machine à coudre).

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Tout de suite j’ai voulu la tester à 2 coutures et non 3. Je préfère le style à 2 surpiqûres que 3, donc j’ai enlevé la 3ème aiguille pour tester et, là encore, pas de souci de tension qui bouge. Ce qui est chouette, c’est qu’on enlève l’aiguille de son choix pour passer en 2 coutures. Ce qui veut dire qu’on peut  enlever celle tout à gauche pour avec une double surpiqûre rapprochée ou celle du milieu pour, au contraire, avoir une double surpiqûre large. Je n’ai pas constaté de difficulté particulière pour le changement d’aiguille. Là encore, comme on passe à la recouvreuse après avoir déjà maitrisé la surjeteuse (en tout logique, l’inverse me semble assez étrange), la prise en main est forcément un peu plus simple qu’à ses débuts sur une surjeteuse (on passe tous par là, ne vous inquiétez pas !).

Côté utilisation : j’ai fait tout un tas de tests sur des tissus maille comme du maillot de bain, du jersey, du sweat, puis sur des tissus chaine et trame comme du jean ou du coton. Ensuite nous l’avons réellement utilisée. Le premier gros projet a été de faire les surpiqûres de la salopette Oasis en molleton que porte Jenny pour le shooting Petit Patron. Tout a été hyper simple jusqu’à l’étape de l’angle sur la poche plaquée devant. Aucun tuto à l’horizon alors on a fait marché notre cervelle pour essayer de trouver la solution et la voici (elle a d’ailleurs été validée par mon amie Camille qui travaille depuis des années dans une boutique de machines à coudre) : il faut faire sa couture jusqu’à l’angle puis s’arrêter et utiliser la technique classique quand on s’arrête sans être en fin de couture ( vous tirez sur vos fils de couture au dessus des aiguilles, puis vous coupez et vous retirez le projet de sous la machine. Ensuite vous faites passer les fils de couture sur l’envers et vous faites un noeud avec le fil de boucleur. Promis, je vous ferai un tuto vidéo un jour !). Puis vous reprenez votre couture après avoir basculé dans votre angle et hop ! Là aussi, je vous ferai un tuto vidéo dès que je trouve le temps.

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On l’a aussi testée sur une salopette en jean, puis sur des projets simples comme des t-shirts, des jupes… et le verdict est simple : on adore !

Mais mais mais il y a aussi des points un peu négatif. Qui dit une 3ème machine sur la table dit : place et fils en pagaille. En effet, au delà d’avoir la place pour installer vos machines, il faudra aussi multiplier les bobines de fil. Pour la salopette, nous avions la surjeteuse enfilée à 4 bobines de blanc afin de faire toutes les coutures d’assemblage et à côté, la recouvreuse enfilée à 3 bobines pour faire les surpiqûres à 2 coutures. Sur certaines couleurs, nous n’avions pas assez de bobines et nous utilisions donc la technique de la double aiguille sur machine à coudre.  Le résultat est ultra propre à la recouvreuse et donne vraiment un effet professionnel qu’on adore. Aussi, la salopette a été hyper rapide à monter car ce sont des machines qui vont vite (encore une fois, ce n’est pas recommandé à un grand débutant, mais plutôt à quelqu’un  qui commence a être à l’aise).

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En résumé : la easycover a été une belle surprise tout comme la Elna 664 Pro de chez Elna. Je trouve les machines de la marque vraiment de belle qualité et la prise en main est agréable. Ils pensent des produits avec bon sens et professionnalisme ce qui me plait énormément. La notice de la recouvreuse ne fait pas 10987 pages, mais elle a juste ce qu’il faut pour la prendre en main. Moi qui regarde peu les notices, je l’ai beaucoup utilisée ici et avec plaisir (oui oui, je parle d’une notice). Côté machine, nous l’utilisons avec plaisir et il ne manque plus qu’à mieux s’équiper en bobines de fil pour lui donner plus de missions ! Ah oui, par contre je dois impérativement la relooker sérieusement. Ces pois bleus : quelle horreur ! Il lui manque un ou deux lamas et 1000 ou 2000 cœurs pour être plus dans l’esprit de la famille Couture Débutant ! Ou peut-être des chats ? Qu’en pensez-vous ? Revenons à cette machine. Pour ceux qui veulent aller plus loin en couture et obtenir des finitions plus qualitatives, je vous la recommande carrément tout comme je recommande le site Coudreetbroder.com chez qui j’ai commandé à plusieurs reprises, à titre personnel, avant cette collaboration et que je trouve rassurant avec leur garantie quand on achète une machine à ce prix en ligne.

Alors, prêt à passer à la recouvreuse ? Qu’aimeriez-vous avoir comme tutos avec cette machine ?