Vous avez envie de coudre vos sous-vêtements mais vous ne savez pas comment bien choisir vos tissus et votre mercerie ? C’est parfait puisque c’est le sujet du jour. Je vous propose de faire un tour au rayon lingerie pour mieux comprendre et choisir le matériel dont vous avez besoin. On parlera aussi des différences suivant la taille de la poitrine. C’est un grand sujet qui mérite qu’on s’y intéresse !

Bien comprendre la maille

La première étape lorsque l’on souhaite se lancer dans la réalisation de sous-vêtements, qu’ils soient pour femme, homme ou enfant, est de bien comprendre ce qu’est de la maille. Au rayon tissu il y a deux grandes familles : le chaine & trame et la maille. Le premier est tissé, n’est pas du tout extensible (occasionnellement il peut l’être très légèrement si on lui ajoute un peu d’élasthanne). La seconde est tricotée (oui oui comme un tricot mais de manière industrielle). C’est cette façon de tricoter qui offre la première phase « d’extensibilité » à votre tissu. Le secret pour le reconnaitre : un t-shirt en maille, une chemise en chaine & trame. La maille est d’ailleurs plus douce et douillette que la quasi totalité des tissus chaine & trame. Pour offrir un maximum d’extensibilité, on ajoute souvent des matières dont la fibre est élastique (polyamide, élasthanne, Lyocell…). C’est donc à la maille que l’on s’intéressera aujourd’hui.

À noter : il existe certains patrons « lingerie » qui se réalisent dans des tissus chaine & trame mais cela est plus rare et nous allons donc nous intéresser uniquement à la maille.

Les bons tissus pour coudre des sous-vêtement

Le jersey

Cette matière est un tricot basique très connu. Ce tissu est plutôt fin, naturellement extensible. En lingerie, on lui demandera d’avoir au minimum 5% d’élasthanne dans sa composition. Cela peut être un jersey de coton, de viscose, de polyester… Pour le reconnaitre, c’est simple puisque c’est LE tissu de vos t-shirts. La présence d’élasthanne est indispensable car au delà du confort que cette matière apporte, elle permet au tissu de toujours bien se remettre en place. Ainsi, votre jersey ne se détend pas tout au long de la journée pour finir en parachute de secours. Pour l’hygiène, il est fortement recommandé d’utiliser un jersey de coton pour les zones en contact direct avec vos parties intimes. Le fond de culotte est à couper dans un jersey de coton.

Avantages : facile à trouver en magasin, l’une des matières les plus faciles à coudre, au top pour l’hygiène quand c’est un jersey de coton. On adore l’utiliser pour les culottes et les slips.
Inconvénients : c’est un tissu dit « mou » qui ne maintient pas énormément. Pour une brassière ou un soutien-gorge il faudra prévoir de doubler avec un autre tissu ou le même voire l’oublier si vous ressentez le besoin de bien maintenir votre poitrine.

La maille sport

Cette maille sport, elle aussi tricotée, se voit sur les brassières de sport, les leggings… elle est très extensible tout en étant très ferme. Elle peut être composée de polyester, lycra, polyamide… En règle général elle est majoritairement composée de polyamide. Son intérêt réside dans sa fermeté qui permet de bien maintenir. On aime donc l’utiliser pour des brassières esprit sport ou des brassières qui vont soutenir une poitrine lourde.

Avantages : bon maintien, sa fermeté la rend plutôt simple à coudre, extensible dans les deux sens ce qui offre plus de confort.
Inconvénient : peu naturel et épais, on l’utilisera surtout pour des modèles sports. Peu de couleurs disponibles. En général on se retrouve vite en noir.

Powernet

Cette maille gainante est pensée pour la lingerie. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’en utiliser mais je suis très intriguée et il faudra que je m’y essaye rapidement. Le powernet est recommandée, comme la maille sport, pour le maintien.

Avantages : bon maintien, large choix de couleurs (ça fait du bien), extensible dans les deux sens ce qui offre plus de confort.
Inconvénients : semble épais et l’effet gainant au quotidien peu être fatiguant.

La doublure lingerie

Cette maille fine est particulièrement extensible. La doublure lingerie aussi est souvent composée majoritairement de polyamide ce qui la rend très douce. Elle est agréable à porter et s’utilise souvent en doublure mais peut aussi s’utiliser comme tissu principal. Ce tissu est fin donc légèrement transparent. On le recommande pour doubler les brassières et soutien-gorges.

Avantages : très douce donc idéal au contact de la peau. Fine, elle permet de doubler une brassière en jersey sans la rendre trop épaisse par exemple. Très très extensible et dans les deux sens pour un maximum de confort.
Inconvénients : elle est très fluide donc demande patience et douceur pour la coupe et la couture. Elle reste conseillée pour les poitrines petites à moyennes qui n’ont pas besoin d’un maintien fort.

La résille lingerie

Cette fois, on quitte le monde du tricot pur et dur. La résille est un tissu très aéré qui, lorsqu’il est composé de polyamide, se montre particulièrement extensible (dans les deux sens). C’est un tissu fin et doux qu’on aime utiliser pour réaliser des sous-vêtements transparents ou presque. Il s’utilise aussi bien pour des culottes que pour des soutien-gorge ou brassière. Son maintient reste limité et on le préferera pour des poitrines ne demandant pas un maintien fort. Il s’utilise aussi beaucoup dans la réalisation de body. Enfin, il peut être utilisé comme doublure lingerie.

Avantages : fin, très extensible et souple, c’est une seconde peau.
Inconvénients : fluide et fin, il devient difficile à couper et à coudre. Très transparent.

La dentelle stretch

La dentelle est particulièrement appréciée dans la réalisation de culotte, soutien-gorge ou encore body. Pour être adaptée à la lingerie, elle doit être stretch et donc composée d’un minimum de 5% d’elasthanne. Si elle n’est pas annoncée stretch, elle ne sera pas adapté aux patrons nécessitant un tissu extensible.

Avantages : esthétique et fine, elle est agréable à porter sous un vêtement.
Inconvénients : transparence, chère à l’achat et moins extensible que les autres matières donc un peu moins confortable.

La maille de gymnastique

 Une maille de gymnastique est très extensible, dans les deux sens, douce et fine. On aime donc l’utiliser pour la réalisation de tenue de gym, patinage artistique… Elle peut totalement s’utiliser en lingerie comme le jersey, la maille sport, la doublure lingerie… Elle est confortable mais très glissante. Attention, certaines boutiques de tissus la vende comme matière à maillot de bain. Bien que le touché soit quasiment identique, elle est trop fine et surtout n’est pas traitée pour résister au chlore, sel de mer ou encore aux UV.  Le tissu va se désintégrer en peu de temps et ne supportera pas le poids de l’eau dès que vous sortirez de la piscine ou de la mer. Il va rapidement se déchirer ou craquer.

Avantages : économique, extensible et doux
Inconvénients : non naturel, il peut être peu respirant et très glissant, ce qui le rend difficile à couper et à coudre.

Et les tissus maillots de bain ?

Bien que le sujet du jour ne soit pas « les matières pour coudre son maillot », il est intéressant de noter que les matières maillots de bain conviennent à la plupart des patrons de sous-vêtements. Le tissu maillot de bain est épais et traité pour résister au sel, chlore et UV. Si l’envie vous prend de coudre une culotte dans ce tissu, techniquement rien ne vous l’interdit. De même pour la doublure maillot de bain mousse qui, elle aussi, est d’abord faite pour le maillot de bain mais peut s’utiliser pour vos sous-vêtements.

La bonne mercerie pour coudre ses sous-vêtements

L’élastique à picot

Le grand classique de la couture ! Cet élastique à picot très extensible mais avec un bon « retour » (se remet à sa place sans se déformer) est constitué d’une bande élastique de 5 à 8 mm de large et d’une décoration en dentelle. Cette dernière sera apparente puisqu’elle dépasse du projet couture. Il est l’élastique emblématique pour les culottes.

Avantages : parfaitement adapté à la lingerie, extensible, bon retour, doux.
Inconvénients : il est souple et donc adapté à la culotte ou aux brassières et soutien-gorge qui demandent un maintien moyen et non intense.

La laminette blanche

À ne pas confondre avec la laminette transparente (lastin), elle est faite pour la lingerie, les vêtements de sport et le maillot de bain. Ce ruban de caoutchouc est extensible mais sans pour autant être un vrai élastique. Il s’utilise en lingerie dans les couture pour un meilleur soutien. Il se cache dans la couture pour ne plus du tout être visible une fois cousu.

Avantages : bon soutien, très économique et invisible.
Inconvénients : ne pas le mettre directement sur la peau (c’est peu agréable), peut être difficile à coudre (épais) avec une machine très entrée de gamme.

L’élastique bretelle

Comme son nom l’indique, c’est un élastique fait pour les bretelles. Il est peu extensible mais très doux. Il se doit d’être confortable pour ne pas marquer la peau mais peu extensible pour offrir un bon maintien. Cet élastique est indispensable quelle que soit la taille de la poitrine. Il ne doit pas être remplacé par un autre élastique. Il est fait pour se glisser dans les régleurs et rendre les bretelles ajustables.

Avantages : bon maintien, très doux et confortable
Inconvénients : un peu épais à coudre avec une machine très entrée de gamme, peu de choix de couleurs.

L’élastique boxer (ceinture)

Il est le chouchou des sous-vêtements pour homme puisqu’il est doux et large. Cet élastique est une ceinture élastiqué très extensible qui se pose directement sur le slip ou le boxer et sera apparent. Il peut s’utiliser chez l’homme, la femme ou l’enfant.

Avantages : doux, confortable et avec un bon « retour »
Inconvénients : peu de choix couleurs et demande un peu d’aisance pour le coudre.

L’élastique pré-plié

Il ressemble un peu à un biais puisque c’est un élastique très fin qui se pli en deux. L’élastique pré-plié se pose à cheval sur le tissu et sera visible. Il est très extensible et souple. On aime l’utiliser surtout sur les culottes.

Avantages : très doux et souple c’est un délice sur la peau
Inconvénients : demande de l’expérience en couture, n’est pas fait pour les projets couture qui demande maintien (une brassière pour grande poitrine).

Kit régleur bretelle

L’indispensable qu’il ne faut pas oublier quand on coud une brassière, un body ou un soutien-gorge. Il permet de rendre les bretelles réglables. Une bretelle va se détendre au contact de la peau et peu s’agrandir de quelques cm avec le temps. La rendre réglable est un gage de longévité pour votre ouvrage.

Avantages : pratique, facile à poser et peu cher.
Inconvénients : n’existe qu’en transparent, blanc ou noir.

Rallonge de soutien-gorge

C’est un mystère mais en mercerie on ne trouve quasiment que des rallonges de soutien-gorge. La plupart des patrons sont donc adaptés à l’utilisation d’une rallonge que l’on coupe pour donner une vraie attache soutien-gorge. Elle permet d’ouvrir et fermer facilement son soutien-gorge sans avoir à le passer par la tête.

Avantages : facile à poser, peu cher.
Inconvénient : peu de choix couleurs.

Et les patrons dans tout ça ?!

Il existe de nombreux patrons maintenant. Cet article est en lien avec la sortie de la nouvelle collection de patrons lingeries Petit Patron. Vous trouverez culottes pour femme et fille, slip pour homme et garçon, brassière et soutien-gorge. La marque Eclipse Studio est spécialisée dans la lingerie et je n’ai que de bons retours. J’ai très envie de tester également.

Maintenant il n’y a plus qu’à se lancer. La culotte et le slip sont sans aucun doute les projets less plus simples pour démarrer. Viennent ensuite la brassière, le body puis le soutien-gorge. N’hésitez pas à faire des essais dans vos chutes de jersey pour vous entrainer si vous avez un peu peur. Puis respirez un bon coup et hop c’est parti. Le plus dur restera toujours de se lancer. Mais je dois vous prévenir : on devient vite accro et on ne s’arrête plus de coudre des culottes dans ses chutes après ça !